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Le nom de notre aéroclub est un hommage à l'un des plus fins pilotes de chasse français de la seconde guerre mondiale.
Edmond Marin la Meslée est né le 5 février 1912 à Valenciennes. Dès 1929, profitant d'une bourse d'état, il se consacre au pilotage et décroche son brevet en 1931, à l'école Morane-Saulnier de Villacoublay. Il s'engage alors, et après un passage à l'école d'Istres, est affecté au 2ème régiment de chasse à Strasbourg, avec le grade de sous-lieutenant. Après son admission au concours de l'Air, il rejoint en 1937 le GC 1/5 "Champagne", où le capitaine Accart, décelant en lui un futur "crack", le prend sous son aile.
Nommé lieutenant le 1er Septembre 1939, le jeune aviateur se fait remarquer par de brillantes qualités professionnelles et surtout par une folle témérité. Aux commandes d'un Curtiss Hawk 75C, le lieutenant remporte sa première victoire en abattant le 11 janvier 1940, un Dornier 17. Ce premier fait d'armes est le début d'un brillant palmarès.
Le 18 juin 1940, alors que la France s'apprête à déposer les armes, le lieutenant Marin-la-Meslée prend le commandement du groupe de chasse 1/5 à la place du capitaine Accart, grièvement blessé à la tête. A cet instant, le "Champagne" a déjà remporté 71 victoires, dont 48 homologuées. A la fin de la Campagne de France, Marin la Meslée totalise 20 victoires en six semaines, et est déjà titulaire de la Croix de Guerre avec neuf palmes et une étoile d'argent.
Son groupe passe la Méditerranée le 20 juin 1940 et s'installe à Rabat au Maroc. Maintenu dans l'armée de l'air, il reçoit pour mission de défendre cette partie de l'Afrique française du Nord. Il est promu capitaine en décembre 1941 et chargé d'instruire les jeunes pilotes.
En 1943, le groupe qu'il commande reçoit l'ordre de reprendre le combat contre les Allemands. Equipé de Bell P 39 Aira Cobra, son groupe intègre le dispositif aérien allié chargé de la protection des convois et de la surveillance des côtes oranaises. Il est promu au grade de commandant en juin 1944. Fin septembre, un mois après le débarquement allié en Provence, ses 18 Bell P 39 se posent à Salon-de-Provence et passent bientôt à l'attaque. Équipé en octobre de chasseurs-bombardiers Republic P-47 Thunderbolt, le "Champagne" quitte en décembre le théâtre d'opérations d'Italie pour celui d'Alsace afin d'effectuer des missions d'appui direct, de bombardement et de mitraillage.
Le 4 février 1945, il décolle pour sa 232e mission de guerre contre des portières de pont sur le Rhin et des colonnes ennemies circulant au nord de la forêt du Hart non loin de Neuf-Brisach. Il ne reviendra pas. Touché de plein fouet par un obus de 40 mm tiré par la Flak (défense anti-aérienne allemande), il s'écrase avec son coéquipier. Un éclat d'obus logé dans le cervelet, Edmond Marin-la-Meslée est dégagé de son cockpit par les troupes allemandes. Transportée au cimetière de Rustenhardt, sa dépouille mortelle est abandonnée à l'abbé Werber qui se charge des funérailles.